Les attentes des nouvelles générations sont-elles si éloignées de celles de leurs aînés ? Ce nouveau rapport au travail est-il si révolutionnaire dans une ère post-Covid ? Envie d'en savoir plus sur les perceptions et motivations des jeunes collaborateurs ? Suivez le Cap !L'idée n'est pas non plus de répondre à tous les besoins individuels de tous les collaborateurs.
Il y a des fois où ce n’est pas possible, ce n’est pas souhaitable et dans ce cas-là, faut juste savoir dire non finalement, mais dire non au bon moment pour les bonnes raisons, avec la bonne forme.Anaïs Georgelin
« Nouveaux rapports au travail : caprice générationnel ou révolution culturelle ? »
Experte Apm[Les jeunes vs les autres ?]
Il y a beaucoup d'idées reçues sur ces nouvelles générations.
Ce qui distingue un jeune et un jeune depuis plus longtemps que les autres, on va le dire comme ça, c'est notamment quand vous avez 25 ans que vous n'avez pas d'enfant, que vous n'avez pas d'emprunt, que vos choix n'engagent que vous, claquer la porte quand ça ne vous convient pas, c'est plus facile.
Ça, c'est la première.
Et puis la deuxième, c'est que malgré tout, quand on a 25 ans aujourd'hui, on a connu que le monde du travail quasiment post-Covid et qu’il y a un certain nombre de choses qui semblent normales pour nos aînés qui ne le sont pas et qui ne le seront absolument jamais pour la génération qui arrive aujourd'hui.
Et puis si on doit se donner une troisième différence, c'est quand on a grandi uniquement dans le monde digital, habitué à avoir de l'immédiateté, à avoir des likes en permanence et une ouverture sur le monde, et bien il y a des choses qui ont changé dans nos cerveaux d'êtres humains, je crois, pour le meilleur et pour le pire.
[Des aspirations communes]
Ça, ça distingue les générations.
Mais dans les attendus, dans les aspirations, dans ce qui va faire que vous allez vous engager et que vous allez choisir une entreprise quand vous pouvez avoir le choix et en tout cas que vous allez y donner le meilleur de vous-même, et bien ça finalement ce n’est pas générationnel.
Je crois que le prisme générationnel, il est réducteur et qu'on a tout à fait intérêt à en sortir.
On se trompe un petit peu de problématique parce que finalement, les jeunes, les moins jeunes ont des aspirations communes.
[Des mutations profondes]
Le rapport au travail a changé, muté et évolué depuis quelques années.
Ce n'est pas nouveau, mais ça s'est accéléré, notamment après la crise du Covid.
Qu'est-ce qui change concrètement ?
Ce qui est remis en question aujourd'hui, c'est davantage peut-être la posture du chef, la manière de faire collectif, la raison d'être des entreprises, l'organisation du travail qui soit plutôt par bon sens que par contrôle.
Tout ça est remis en question et ce n'est pas une question de jeunes, de moins jeunes.
Il y a peut-être juste que les jeunes vont l'exprimer un peu plus fortement que les autres.
[Des nouvelles attentes]
Les nouvelles attentes au travail, finalement, c'est un petit peu des fondamentaux.
De la confiance a priori, pas à posteriori.
De la transparence.
De la congruence, cet alignement entre ce qu'on pense, ce qu'on dit et ce qu'on fait.
Voilà tous ces fondamentaux-là, d'être respecté en tant qu'être humain.
Et puis après, il y a quelque chose d'un peu plus personnel selon chaque personne qui va à un instant T nous apporter du sens au travail.
Ça peut être d'avoir un impact sur la société avec un grand S, de sentir qu'on est dans une mission qui nous dépasse et qui a un impact pour le monde.
Ça peut être justement que le travail ne prenne pas trop de place dans votre vie et que donc il vous laisse l'opportunité de faire plein de choses à côté.
Ça peut être d'avoir l'opportunité d'apprendre, de vous développer, d'exprimer votre singularité.
Il y a un socle commun qui sont vraiment des basiques et des fondamentaux.
Et puis après, l'attendu, si je résume, c'est de personnaliser son rapport au travail et son expérience collaborateur en conséquence.
[Tous acteurs]
La responsabilité du dirigeant, c'est finalement de changer un peu son système de croyance et de se dire « ok, c'est pas mal ce nouveau rapport au travail.
Ce n’est peut-être d’ailleurs pas générationnel et puis c'est source d'opportunités et du coup je vais mettre en mouvement mon entreprise vers ça ».
La responsabilité des managers, ça va être de créer des espaces de conversations authentiques où on ose se dire les choses.
C'est d'avoir ce socle de confiance, d'écoute, de transparence.
Et puis la responsabilité du collaborateur, qui n'est pas des moindres non plus, c'est d'identifier et d'exprimer ses besoins.
Parce que trop de fois on pense en tant qu'individu que les autres sont médiums, qu'ils peuvent deviner ce qui va être important pour nous.
En résumé, c'est une coresponsabilité.